
Une Initiative Équitable mais Controversée
Le conseil municipal de Sète, réuni le 23 juin, a décidé d’instaurer un tarif de cantine scolaire unique à un euro pour les élèves des écoles maternelles et primaires à partir de septembre 2025. Cette mesure, présentée par Corinne Azaïs, adjointe à l’éducation et à la jeunesse, vise à promouvoir une équité d’accès à la restauration scolaire, un facteur jugé essentiel pour l’équilibre alimentaire et la réussite scolaire des enfants.
Des Économies Pour les Familles
Azaïs a souligné que, dans le contexte de baisse du pouvoir d’achat, cette initiative pourrait alléger le budget des familles, en promettant une économie de 900 euros par an pour un foyer ayant un revenu mensuel de 3900 euros. Les familles à revenus modestes, qui bénéficiaient déjà d’un tarif de 1,17 euros, économiseraient 70 euros par an, mais l’essentiel de ce dispositif semble viser les classes moyennes, souvent sur-taxées.
Réactions Politiques : L’Opposition s’Inquiète
Malgré l’enthousiasme de la majorité, l’opposition a exprimé des réserves. Véronique Calueba, conseillère municipale, a critiqué cette approche, arguant qu’elle favorisait une égalité formelle au détriment d’une réelle équité qui favoriserait les plus démunis. Laura Seguin a plaidé pour une gratuité des repas scolaires pour les familles à bas revenus, suggérant que cette mesure ne répond pas aux véritables besoins des populations les plus vulnérables.
Prévisions et Préparations de la Ville
Pour faire face à une probable augmentation de la fréquentation, estimée entre 10 à 30%, la mairie prévoit des réorganisations, notamment en augmentant les effectifs dédiés à l’accueil dans les cantines. La gestion actuelle de la restauration par l’entreprise privée Sodexo soulève également des questions, avec certains élus proposant un retour à un service de restauration publique. Hervé Marquès, nouveau maire de Sète, a affirmé qu’il anticipait ces changements même dans un contexte de baisse des recettes de la municipalité.
Une Mesure Électorale?
Prise à moins d’un an des élections municipales de mars 2026, cette initiative a également suscité des critiques sur son caractère électoraliste. Azaïs et Marquès ont tous deux reconnu que la temporalité de cette décision pourrait apparaître opportuniste, mais ont insisté sur le besoin urgent d’égalité et d’engagement politique au-delà des simples considérations électorales.
Avec un conseil municipal qui semble divisé sur cette mesure, l’avenir de la cantine à un euro pour tous s’inscrit dans un débat plus large sur l’accessibilité sociale, étant le reflet des défis politiques et économiques actuels auxquels fait face la ville de Sète.